La ville pour tous, beaucoup d’acteurs qui font la ville la revendiquent et l’écrivent mais qui la fait vraiment ? C’est en partant de ce constat que nous avons souhaité nous engager, dans le cadre de notre Observatoire Urbain, dans l’élaboration d’un livre blanc pour mieux prendre en compte tous les publics dans la conception des projets urbains et immobiliers.
Nous avons tout d’abord voulu apporter beaucoup de pédagogie à cette thématique car le « pour tous » renvoie à la notion d’inclusion et qui dit inclusion dit souvent incompréhension, interrogations voire défiance.
La ville pour tous, pourquoi, pour qui ?
C’est ainsi que toute la première partie du livre blanc est dédiée à l’explication de ces publics qui n’ont pas un accès égal à la ville. Aujourd’hui, qu’est ce qui fait qu’une femme soit exclue de certains espaces ? En quoi la conception des logements cantonne les séniors à la perte d’autonomie, les enfants au repli sur la sphère privée ? Quant aux personnes en situation de handicap, comment peuvent-elles prendre pleinement part à la vie de la cité ?
L’analyse des différents publics a permis de faire émerger des enjeux communs, dont le traitement, lors de la conception des projets urbains et immobiliers pourrait contribuer à une meilleure prise en compte de ces publics.
Être autonome en ville, c’est la garantie de l’accessibilité, la lisibilité de l’espace et l’accès à l’information. Participer à la vie de la cité, cela passe par l’organisation d’une représentativité dans les espaces de participation mais aussi dans les espaces de conception et de décision. Enfin, pratiquer la ville avec plaisir c’est garantir la diversité dans les usages et les ambiances. Les dimensions ludiques et sensorielles sont à développer.
La ville pour tous, s’inspirer
La seconde partie du livre blanc s’attache à présenter des retours d’expérience, outils et leviers qui peuvent être mobilisés par les acteurs publics et privés depuis la définition de politiques publiques jusqu’à la mise en œuvre d’expérimentations dans le projet.
On pourra retrouver des exemples, en France et à l’international, de traitements dans l’espace public, dans la conception des logements, ou des projets d’équipements, services et projets mixtes.
Par ailleurs d’autres démarches ont été identifiées qui viennent compléter la concrétisation de cette prise en compte dans l’aménagement de la ville. On retrouvera ainsi des modes de gestion ciblés, souvent portés par le monde associatif et/ou privé, qui peuvent concerner les transports, l’accès aux soins, à la culture… Les guides, chartes et labels souvent à l’initiative des collectivités, visent à obtenir un référentiel d’actions mais également à mettre en réseau des acteurs. Enfin les politiques et services publics ainsi que les modes d’organisation spécifiques permettent pour l’un d’aborder un enjeu particulier à travers le domaine législatif et/ou réglementaire et pour l’autre de donner plus de place à la parole des publics de la ville pour tous.
La ville pour tous, s’engager
La troisième et dernière partie du livre propose de retenir quatre axes d’intervention pour mieux prendre en compte les publics dans la conception des projets urbains et immobiliers.
Le premier axe porte sur la formation et la sensibilisation à mener pour toutes les parties-prenantes des projets.
Le seconde axe met en avant la nécessaire gouvernance à repenser. Il s’agira de veiller à la diversité des profils au sein des équipes, d’assurer la continuité des interlocuteurs lors des projets. Il s’agira aussi de s’appuyer sur les acteurs locaux dans une logique partenariale, d’intégrer des nouveaux métiers dans la gouvernance des projets tel que les community managers. Enfin revoir les modèles économiques des aménités induites s’avère nécessaire.
Le troisième axe met en avant l’ancrage local des projets. Il nous parait indispensable de systématiser des diagnostics urbains sous l’angle de tous les publics et d’intégrer demain un volet « prise en compte de tous les publics » dans les études préalables quelles qu’elles soient.
Le quatrième axe regroupe les interventions à appréhender à travers des notions de mixité, d’usages, d’accessibilité, de temporalité. Il sera notamment question d’associer l’universalité des aménagements avec une programmation spatialement différenciée, de veiller à concevoir l’accessibilité de manière transversale (physique, financière et symbolique), de favoriser une approche par les usages, par exemple par de la préfiguration.
En espérant que ce livre blanc soit lu et partagé par le plus grand nombre pour que nous puissions agir ensemble et faire que la ville devienne enfin une ville pour tous. Chez CITY Linked, nous y croyons fortement, et nous vous proposons d’échanger ou de partager cette réflexion avec tous ceux qui le souhaitent.
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Retrouver le Livre Blanc en faveur d’une ville pour tous ICI